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![]() http://www.natvert.fr/data/fr-articles.xml Les zones Humides de la presqu’île d’Arvert par Guy ESTEVE. Le jeudi 9 Avril, plus de soixante personnes étaient présentes à la salle des fêtes d’Arvert pour profiter de l’exposé de Guy ESTEVE naturaliste réputé, grand connaisseur de la presqu’île, portant sur les zones humides en presqu’île d’ Arvert. Plusieurs thèmes ont été présentés :
2 - Rappels géologiques, évolutions des contours Terre -Mer
Sur son socle calcaire, la presqu’île a évolué avec l’ensablement et la formation des dunes à l’ouest, les sartières et l’envasement du lit de la Seudre à l’est, la formation des marais doux de St Augustin, La Tremblade, Royan (Pousseau) au centre.
3 - Marais doux et salés, échanges eau douce, eau salée L’ostréiculture a besoin d’eau douce pour la croissance des jeunes huîtres et l’affinage en claires, mais le dosage eau douce eau salée est très sensible pour la croissance des coquillages. La densité de l’eau douce étant plus faible, celle-ci reste au-dessus de l’eau salée et sans un brassage important, l’équilibre est encore plus précaire (débits de pompage des marais vers la Seudre dépendant des heures de marées, du niveau d’eau dans le marais). Un sujet très sensible et contradictoire entre agriculteurs et ostréiculteurs qui sont parvenus heureusement à établir un protocole précis sur les pompages pour concilier les intérêts économiques des uns et des autres. 4 - Rôle des marais (stockage et épuration de l’eau) des bassins versants Ces différents paysages masquent en réalité des lieux d’échanges vitaux pour la presqu’île : En premier lieu, les marais permettent de stocker l’eau en provenance des bassins versants (pluie) ; cette eau nécessaire à la végétation (naturelle et cultures) alimente un vaste réseau de fossés et chenaux (courses) alimentant les marais de façon progressive et permettant la reconstitution des nappes phréatiques malgré l’évaporation (sol, végétation). Les ruissellements entraînent des minéraux mais aussi des effluents (intrans : herbicides et pesticides, utilisés en agriculture et par les particuliers) ainsi que des polluants (hydrocarbures) liés à l’urbanisation et aux véhicules. La végétation spécifique des marais (roselières, joncs, iris…) agit sur ces effluents comme un filtre ; les particules lourdes sont piégées dans les vases (décantation) et absorbées par les racines des plantes, l’eau se purifie naturellement avant de regagner en douceur les exutoires vers les fleuves et la mer. Le marais est un amortisseur des évènements pluvieux, il ralentit l’écoulement des eaux et permet l’infiltration lente pour remplir les nappes d’eau souterraines. L’urbanisation et l’imperméabilisation des sols sont à l’opposé des amplificateurs de conséquences graves (inondations, ruissellement violent, lavage des sols et des cultures…vus de nombreuses fois au cours des informations télévisées). L’agriculture et notamment l’élevage sont propices à une activité raisonnée dans les marais ; leur maintien et leur développement sont des atouts pour la région (si ces activités traditionnelles trouvent leur point d’équilibre économique ce qui semble à confirmer). Préserver les marais, c’est vital ! 5 - Menaces pesant sur les marais. Plusieurs menaces pèsent sur la conservation de ces espaces uniques que sont nos marais ou zones humides :
Conclusion : il est essentiel que des études soient menées pour connaître plus précisément la capacité des marais à absorber les intrans et effluents néfastes (quantités, nature), les volumes d’eaux à stocker et les débits à supporter. Sans quantification de ces éléments il sera très difficile de prendre réellement conscience des coûts supplémentaires que la collectivité devra supporter pour compenser la perte inadmissible de ces zones humides. Notre prochaine conférence sur le SAGE SEUDRE nous permettra certainement de répondre en partie à ces interrogations.
Date de création : 28/04/2015 15:29
Dernière modification : 28/04/2015 15:29 Catégorie : - Conférences Page lue 10859 fois Réactions à cet article
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